La nuit de la lune rousse

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il y a 10 ans

Auteur : Le gorille

 C’était la première fois qu’elle ressentait les morsures de la honte. La rigueur de la cravache, elle l’avait maintes fois éprouvée aux pieds de son amant, au cours de leurs délicieux ébats d’amour. Une douleur qui s’enchevêtrait souvent à des tapis de caresses, ou qui atteignait parfois les limites du supportable, lui permettant de se donner encore plus intensément à lui. L’honneur était sauf dans tous les cas. Mais là, on n’était plus en terrain de connaissance. La tête lui tournait. Si au moins, il lui avait choisi un laid ou un bedonnant, le comparse n’aurait fait que faiblement écran à l’apaisant embrasement de son homme. Mais l’intrus était bien de sa personne, parlant bas avec un léger accent de Neuilly. Et c’est devant cet inconnu qu’elle devait dégrafer sa robe et baisser la tête comme une collégienne prise en faute.

      À plusieurs reprises ils avaient envisagé l'intervention d’un troisième personnage dans leur rituel préféré. Craintes d’un dérapage des sens ou qu’il la méprise après en avoir profitée - les hommes sont si versatiles, comme le lui avait prouvé le futur rabbin de ses 18 printemps –, elle résistait sagement à la tentation de traverser le rubicond. Comment en était-elle arrivée là ? Encore si on était en pays exotique, au bordel de Saddam par exemple. Mais non, après n’avoir bu qu’un verre de Punch, la voilà exposant sa frêle nudité au regard concupiscent d’un quadra plutôt british dans les sous-sols d’un club hard du 18e. Encore heureux qu’il ne lui fut pas choisi pour dresseur un mulâtre (oreille) ou un autre barbu…

     La cellule privative est tout équipée. Un artiste est passé par là, godes, fouets, menottes et chaînes se déclinent en plusieurs tailles, pour différents usages. D’inquiétants outils tapissent l’alcôve du fond où trône le poteau à correction. Le décorum n’a rien de factice, un frisson la parcourt. Est-il encore temps de faire marche arrière ? Qui de la peur ou de l’outrage l’emportera ? Aucun des deux cependant. Et, en se jetant à l’eau, juste avant de changer de réalité, la dernière pensée d’Emma fut : " je le fais pour lui, tant pis si je dois en mourir ". D’ailleurs le string qu’on lui avait laissé jusqu’ici ne protégeait-il pas un reste de pudeur ?

     Elle dues s’agenouiller aux pieds de l’homme au torse nu. Rien à voir avec les cérémonials d’alcôve. Il fait glacial sous ces voûtes. Il lui fut donné des directives de maintien très précises : genoux serrés, buste bien droit, front posé sur le rebondi du ventre de son éducateur, serment d’obéissance déclamé avec conviction à une braguette menaçante qui gonfle à éclater. Au moins s’il la dévisageait avec envie, comme ces hommes dans la rue qui la déshabillent si souvent du regard, surtout lorsqu’elle sort en minijupe. Elle est maintenant bien plus nue, offerte comme une jeune prêtresse dans le temple d’Aphrodite, et seule la protubérance de l’inconnu semble le remarquer. Le flegme du métier ? le calme du félin avant de sauter sur sa proie ? Du jamais vécu, ce visage sans émotion pour son long cou blanc, ses épaules fines de biches, ses petits seins impertinents qui s’offrent tout crus, ses hanches au léger arrondi de sprinteuse. Le tout brut de décoffrage. Ce n’est que lorsqu’elle récita d’une voix chavirée les phrases de soumission à ses deux maîtres, que son amant sortit de sa réserve, se pencha vers elle et lui glissa à l’oreille un furtif " ce que tu m’excites ! ", tout en lui passant le collier à chien autour du coup. À ce moment, et à ce moment seulement, elle réalisa la gravité des mots qu’on lui avait soufflés.

     Alors, On lui demanda de se relever, de se coller dos au poteau afin d’être attachée. Si seulement ils voulaient bien lui passer un bandeau sur les yeux. Pour faire le noir, pour ne plus croiser le regard de l’inconnu qui souffle sur son visage. Pas un scintillement de paupière lorsqu’il pétrit consciencieusement son ventre plat et ses petits seins ronds, qu’il joue avec leur mamelons, pince et accentue la pression. Il n’entend même pas ses halètements. Comme on fait pour une pouliche, il lui ouvre la bouche, ausculte sa dentition. Resté en retrait, son amant s’approche et ajuste le miroir en pied afin de lui renvoyer l’image de sa déchéance. Pourvu qu’il lui passe le bâillon pour qu’elle n’ait plus à retenir son cri. D’une main imperceptiblement frémissante, l’homme lui pose le serre tétons. Il visse doucement, l’étau d’argent se referme écrasant ses boutons délicats. Elle n’est plus résistante et se tord. Les mecs s’excitent. Du moins son amant qui sort sa tige et l’astique au rythme des contorsions du corps de jade qu’on tourmente. Le bourreau d’Emma relâche un cran, recul d’un pas et contemple son œuvre. D’un ton posé, il lui explique ce qu’il va entreprendre ; aucun froncement malicieux du sourcil lorsqu’il annonce qu’il compte faire d’elle un être totalement anal, comme le souhaite son amant qui lui a choisi un spécialiste dans ce genre de traitement, qu’elle devra donc veiller à être constamment à disposition des désirs de ses maîtres, mêmes les plus excessifs, si elle veut satisfaire aux exigences de son homme.

     Et il la sort lentement de sa braguette de cuir.

     Elle en a vu quelques une dans sa courte vie de " débauche ", elle n’osait s’avouer que les attributs masculins ne lui faisaient généralement que peu d’effet : une petite tendresse pour ceux des quelques hommes qu’elle avait aimés, un léger embarras lors de ses rencontres avec des exhibitionnistes au cours de ses randonnées dans les bois Mais l’engin qui se développe agressif devant ses yeux écarquillés ! Du jamais vu ! À déchirer une ânesse ! Un regard désespéré à son homme. Il ne peut la livrer à de tels appétits. Au contraire, cela semble lui plaire au plus haut point, du moins si elle en juge par les performances érectiles de son beau.

     La laissant se morfondre dans un océan d’inquiétude, les deux compères sirotent à présent leur whisky, assis sur des tabourets, leur atouts dandinant en arc entre leurs cuisses. L’ami de la demoiselle complimente son acolyte pour ses imposantes prédispositions. L’autre explique que ce n’est pas seulement par sa carrure que son phallus lui confère son savoir faire, mais aussi par la diversité de ses fonctions. À cause de sa masse et de sa flexibilité au repos, il peut servir de trique sur des fesses dociles qui doivent être travaillées résolument " si on souhaite que le petit délice de nos belles se relâche suffisamment pour accueillir d’imposants calibres ".

     Puis comme s’il lisait dans les pensées de la pauvrette au buste torsadé, il s’en retourne vers le poteau et lui fait d’un ton cynique : " Afin que je ne vous éclate pas ma belle, il va falloir vous apprendre à humecter d’une tout autre façon, à mouiller par ce somptueux derrière que vous allez nous donner l’honneur de découvrir à présent ", ordonne-t-il en faisant rebondir son tuyau encore flasque sur sa main.

     Plus tard, bien après que le coq eut chanté et que les derniers clients soient rentrés se coucher, elle servait encore de latrines à une déesse noire à califourchon sur son visage, cependant que le personnel mâle du club soulageait dans ses muqueuses à vif le trop plein d’émotion qu’ils avaient accumulés au cours de la nuit. Mais elle ne se sentit jamais autant dégradée qu’à l’instant où elle dut prendre pour la première fois la position de la chienne en rut. Adieu slip, adieu feuille de vigne de pudeur. Il lui plaque le visage à terre et prend possession de ses hanches, écarte d’autorité ses fesses, tâte ses intimités exposées, s’attarde sur la plus resserrée. Il diagnostique un début d’humidité due à l’effet du serre tétons, il prescrit la fessée dont la moitié sera donnée à même les parties qu’on veut voir se dilater.

     OUI ! elle a enduré, autant dans son âme que dans son corps. On est bien loin des tripotés que lui administrait jadis son homme. Pour l’heure, ce dernier participe en la maintenant fermement ouverte et en déchargeant de temps en temps sur son dos. Il étale son liquide visqueux sur ses rotondités, apportant ainsi un peu de fraîcheur à son brasier. Elle fut traité en premier lieu au martinet, son dresseur attachait une grande importance à marquer les chaires fines et brunes calfeutrées au fond de sa raie. Puis il lui donna du fouet à nœuds, à se mordre la lèvre au s a n g. Puis de la verge, sa spécialité, jamais imaginé quelque chose d’aussi féroce. Un véritable nerf de bœuf qui s’abattait en lente cadence, dans un bruit sourd résonnant le long de sa colonne vertébrale. Et plus la batte de chaire s’active, plus elle gonfle, durcie et contusionne. La soumise aux longs cheveux d’or tangue sur ses genoux, la sueur court sur sa belle frimousse pour se mélanger à ses larmes en un fleuve de renoncement. À chaque fois qu’il change de cravache, son éducateur sonde du doigt l'accès qu’il revendique. Ses muscles lâchent, elle fait des vents, des petits " prout " qui sonnent mélodieux aux oreilles de ses tourmenteurs. Son esprit s’égare, elle revoit sa mère lui disant de ne jamais se donner à un homme sans amour… Mais les êtres qui sont entrain de l’asservir sont-ils des hommes comme les autres ? Jamais sa mère n’a pu connaître les rivages qu’elle aborde. Sa volonté s’est dissoute dans l’ardeur de ses bourreaux, elle supplie pour qu’on arrête, pour qu’enfin on la perce. Epave, elle attend la remise à flot et cette remise à flot, elle le sent à présent par toutes les fibres de son corps, ne se fera que quand la grosse massue cessera de cogner…Cogner à son flan…Vibrer dans sa tête. Quant elle cessera de la subjuguer, qu’elle entamera son tabernacle, qu’elle lacèrera enfin ses entrailles. Emma s’ouvre finalement comme une huître et se répand piteusement sur la dalle.

     Mais l’homme n’est pas pressé. Il l’oblige d’abord à lécher ses pipis, prescription qui la dégoûte souverainement. Cela semble plaire et donner des idées à ces messieurs. L’énorme sur sa raie, son chéri sur sa figure de madone, ils font leur vidange à l’unisson. Elle étouffe, crache, glisse et s’étale en larmes. Non, elle se doit de reprendre rapidement la pause. Instant d’hésitation du régulier qui pense récupérer les rennes de la situation, mais admet bien vite qu’il faut d’abord que ça se passe. Seul le pyromane peut éteindre l’incendie qu’il a si bien allumé. Il sait qu’elle doit, à présent, aller au bout du voyage qu’il lui a choisi. C’est dans la bouche de sa princesse qu’il aurait voulu célébrer l’événement. Mais puisqu’il faut surmonter le pincement de cœur qu’il sent venir, faire passer cette boule qui gonfle dans sa gorge, autant se placer en première loge, pour ne rien perdre du spectacle. Et la grande scène s’ouvre sur le splendide derrière marbré de sa belle, quant la trompe renifle sa proie, quant sa proie lui tend les lèvres. L’anneau a beau gonfler, les chaires s’écarter, l’organe pompéien ne parvient pas à s’engager. Le fesseur su et s’impatiente. Il tape, crache, insulte sa monture qui pousse de son mieux., cependant que le bien aimé d’Emma tire sur la chaîne qui mort ses pauvres tétons.

     Elle a hurlé au moment du perçage et son râle s’est maintenu constant tout au long de l’incursion. Les premiers centimètres furent les plus pénibles, puis, soutenant sa descente, le jus de l’enculée lubrifia le piston. Une descente aux enfers, une montée au paradis. L’homme de Neuilly souffle, il lui faudra sans doute la travailler encore plus avant d’amorcer le second plongeon. Mais Emma est loin du vacarme…Elle gît dans sa caverne…Aux côtés d’une petite fille qui joue à la poupée sur les genoux de son papa. Puis le train redémarre, elle souffre à nouveau. Une éternité de douleur, un océan de plénitude quant le boyau atteint le fond. Au fond de son ventre, au point G de ses rêves.

     Plus rien ne bouge. Espace de recueillement. On entendrait une mouche voler. Premier signe d’une émotion de la part du cavalier : il offre une caresse au flan qu’il a dompté. Il reprend son souffle. Celui d’Emma se coupe. Emma est repartie, elle vole à présent sur les ailes de son bel amant, traverse les nuages, rejoint l’azur. Puis…Puis, c’est l’inexorable repli : la marée qui s’en va, la rive qui s’éloigne à nouveau. Elle se vide, supplie pour qu’il reste, est prise d’un profond sanglot. Il n’en a cure et se retire complètement.

     Son bel amant l’embrasse, la cajole, l’appel sa déesse, sa Cléopâtre, mais refuse de remplacer l’autre avant l’achèvement de sa partition. Un anus rougi, ouvert à croquer, pleure sa solitude. Elle va certainement défaillir si on ne la rebouche pas. La plus belle créature au monde implore et rampe autour de sa cellule croupe relevée… Les hommes retournent à leur whisky. La scène retombe dans une semi pénombre.

     Elle se tordait encore de désir lorsqu’il lui annonça qu’il ne la finirait qu’au première étage…sur le podium… devant les autres membres du club.

     

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